Sauce

Dans certaines zones d’éducation, les élèves désignent par sauce une réprimande sévère et suffisamment bien menée pour faire baisser la tête de l’élève incriminé.
Une classe, raisonnablement satisfaite du traitement mortifiant qu’un enseignant aura prodigué à un élève, lui fera l’honneur d’un cri collectif au son rauque de « sauce ! » prononcé le poing devant la bouche pour, peut-être, ne pas être identifié comme participant à cette réjouissance collective.
Ce cri, rappelant le « charivari » de la marine, ce beau cri viril, « sauce ! », entraîne deux conséquences dont on ne saurait prévoir laquelle va se produire : soit l’élève vilipendé se cache sous son classeur, soit il se rengorge et se défend brutalement contre les autres élèves, ou, s’il est assez inconscient du danger, contre le professeur.
Ce qui nous amène à la réflexion suivante : si la psychologie de l’élève est binaire, il est fâcheux qu’il n’en demeure pas moins imprévisible.

Un professeur grondant un élève pourra même avoir la surprise de se voir répondre :
« Wesh ! Mais j’ai rien fait ! Et vous, vous me saucez, là ! C’est n’importe quoi ! »